Sauvons le pays !
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Décisions à la hussarde : en quoi le manquement à sa parole est-il un problème pour le parti au pouvoir et le peuple tout entier, dans ce contexte d’« escamotage des Citoyens » ?

Optimix : si les hommes politiques élus pour une politique en appliquent une autre sans recevoir de sanction c’est peut-être parce qu’il est délicat d’apprécier la préméditation.

Réalix : erreur ! La sanction a longtemps existé pour imposer un respect de la parole donnée mais comme, à l’époque concernée, celui qui la décidait et celui qui la subissait venaient du même cercle restreint et puissant, cela fonctionnait efficacement et sans que cet outil si intéressant n’arrive à la connaissance du Peuple. A la Révolution, le camp conservateur a profité de cette discrétion de la sanction pour la limiter progressivement. La sanction fut supprimée dans la Constitution de 1958, non pour protéger le « Politique » en état d’échec mais parce que, selon une tradition d’Honneur qui existait alors, il était évident que celui-ci s’appliquerait lui-même cette sanction.

Optimix : toujours est-il que personne ne veut voir revenir cette sanction !

Réalix : évidemment non puisque les « Politiques » n’ont eu de cesse de la faire disparaître et que le Peuple n’en a jamais eu vraiment connaissance. Il est à déplorer aussi que personne ne veut plus démissionner en cas d’échec depuis près d’un demi-siècle !

 Donc l’absence de sanction immédiate de la Parole Trahie, la coexistence discrète entre les deux grandes familles politiques, l’illusion de ces deux familles de toujours pouvoir barrer la route aux partis faisant « bande à part » en les diabolisant, conduisent ces deux partis à proférer systématiquement ces promesses irréalistes lors des élections présidentielles.

En effet, de ce stratagème ils peuvent ne jamais être sanctionnés (en gagnant les présidentielles suivantes) ou, s’ils sont sanctionnés à retardement à ces élections, ils auront eu le temps d’appliquer une partie de leur politique et auront la certitude, en cédant le pouvoir au parti ennemi (plutôt frère-ennemi), qu’ils reviendront plus tard au pouvoir.

Optimix : je ne vois toujours pas les inconvénients de cette pratique.

Réalix : je vais te les résumer.

Premier problème : le parti  n’est pas aiguillonné vers la qualité puisqu’il écarte la critique.

Il va donc étudier ses dossiers avec un sérieux tout relatif et « en chambre » et il autorisera du personnel de second ordre à participer au pouvoir.

Le Pays en pâtira. Le Peuple ne lui accordera plus son estime et pourra avoir des réactions extrêmement coûteuses.

Deuxième problème : ces manquements vont donner lieu, si le parti opposé reprend le pouvoir, à des redressements exagérés.

L’incohérence croîtra encore aux yeux des Citoyens.

Troisième problème, il peut se produire pire si le pari sur la diabolisation de la troisième famille échoue.

Les deux familles républicaines vont céder le pouvoir à un parti sans expérience mais colportant des idées dont le potentiel provocateur aura, durant les élections présidentielles, réussi à détourner l’attention sur le total manque de visibilité de celles-ci.

Optimix : faut-il craindre la dictature ?

Réalix : cela dépasse mes compétences mais, comme les « Responsables » en auront encore moins fait preuve que moi, je te réponds, muni de ce qu’ils n’ont jamais utilisé : le Bon Sens et la Franchise.

Si ni la Constitution ni l’Etat d’esprit civique ne se bonifient, un parti qui s’est toujours tenu très à l’écart de la vie démocratique prendra tôt ou tard le pouvoir.

On voit donc que la protection du Pays ne pourra se faire que par un encadrement plus cohérent de la politique ainsi que par une valorisation des partis uniquement sur leur mérite et non sur l’hébergement de Citoyens perdus.

Ceci signifie que ces mesures réduiront la marge de manœuvre du Pouvoir républicain mais c’est ainsi que les Républicains prendront magnifiquement leur responsabilité devant l’Histoire.

Amalric Eulsaur