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Marcel Pagnol écrit dans ses souvenirs que juste avant la guerre 1914-1918 il était allé avec deux camarades chez un Dentiste de Marseille. L’un d’eux, « Peluque » dut leur expliquer d’une part qu’il allait écrire à une fiancée en demandant à la jeune femme de l’accueil qu’elle veuille bien lui apporter du papier à lettre et d’autre part qu’il échapperait aux soins du praticien.
Effectivement, elle la lui apporta naturellement.
Ce service était étrange.
Il n’entrait pas dans l’activité du Cabinet.
La demande n’émanait pas d’un riche et fantasque jeune homme.
La générosité ne semblait pas émaner d’une demoiselle formée aux « bonnes manières ».
Non, il n’y avait qu’une ouverture d’esprit qui pouvait ainsi humaniser chaque instant d’une rencontre.
J’aimerais qu’on ressuscite cela plutôt que de courir après les dernières Chimères du moment.




En 1958, un officier explique à un Dentiste les raisons de sa présence à Marseille. Il part pour trente mois en Algérie. Il pense que cela sera difficile mais très utile.
Il est donc très étonné d’entendre le praticien lui confier très calmement que « cela ne se passerait peut-être pas comme il l’espérait ».
Le premier suivait toutes les déclarations politiques en France objectivement car sans avoir vécu d’épopée qui aurait pu lui donner des illusions. Il pressentait le drame, le retournement caché des évènements.
Le second suivait la discipline de neutralité de l’Armée (la Grande Muette) en politique et restait confiant dans son gouvernement car il avait vécu l’épopée encourageante de 40-45.
L’avenir donna vite raison -quatre années plus tard- au Praticien et tort au Militaire.
Le plus déterminant avait été de tout écouter pour approcher la vérité.
Nous devons encore aujourd’hui en faire autant pour le Bien de notre Peuple.