A partir d’une situation aussi difficile, l’Europe va-t-elle continuer d’exhorter les pays appauvris à devenir riches -une présentation simpliste pour souligner l’insignifiance du conseil- sans leur donner de recette ?
Ou bien l’Europe, consciente de l’importance qu’il y aurait, pour elle et pour la stabilité du Monde, à ce qu’elle réussisse son unification, ne va-t-elle pas demander aux pays assainis de prêter aux pays appauvris et à ces derniers d’adopter la discipline politique et sociale qui sera celle du gouvernement d’après l’unification et qui prévoira le règlement de ces dettes.
L’Europe gère les conflits d’intérêts entre ses nations sans faire preuve d’un arbitrage clair et sans jamais recueillir les aspirations et avis des Citoyens.
Le fossé s’élargit: les pays appauvris produisent de moins en moins et achètent de plus en plus aux pays riches.
Les compétences créatrices des pays appauvris baissent et par conséquent leur fierté souffre.
Le ressentiment des Peuples contre l’Europe augmente et débouche sur la disparition de celle-ci et le retour aux rivalités du Passé.
L’Europe admet enfin qu’elle risque de disparaître si elle ne trouve pas d’issue.
La Guerre? C’est simple. Cette solution a longtemps fonctionné car elle anéantissait chez les Peuples l’énergie qui les aurait conduits à vouloir modifier grandement la Société. Les minuscules ajustements de la Reconstruction permettaient à ces leaders de faire croire au changement. « Malheureusement » il ne semble plus possible de trouver des Peuples qui accepteraient ce sacrifice et cet anéantissement de leur conscience.
Autre possibilité ? L’Europe politique hésite car elle ne sait rien faire d’autre et surtout elle pressent que la seule solution pourrait être un immense changement dont une véritable unification qu’elle avait refusée à l’origine.
Évidemment le Libéralisme qui a imposé aux pays, pendant des années, de forts taux de remboursement des emprunts, officiellement pour les inciter à réduire leurs dépenses mais en réalité pour prospérer, veut garder cette position lucrative. D’une part elle ne croît pas qu’elle va provoquer la révolte des Peuples, invoquée sans doute trop mollement par la Politique et d’autre part elle comprend que changer reviendrait à se discréditer et à perdre son importance dans le Monde.
La Politique tente une renégociation avec le Libéralisme visant à rendre moins coûteux les emprunts. Il pourrait s’agir de baisser le coût des emprunts en cours et de renoncer à de nouveaux emprunts.
Cette exigence de vaincu, c’est bien la preuve que lorsque la Politique se fait à la corbeille, elle devient irréaliste!
Le Libéralisme répond en usant alternativement d’intimidation (blocage de produits européens, restrictions des approvisionnements en matières stratégiques…) et de séduction orchestrée par une savante Communication pour, en fin de compte, ne rien consentir d’important.
L’Europe, lâchée par le Libéralisme, dans ses efforts pour sortir de la crise est obligée de se sauver seule: elle n’a plus d’autre choix que l’autonomie financière absolue et l’unification. « On ne l’y reprendra plus! »
Ce nouveau système devrait être basé sur des aspects Financiers, Politiques et Humains exigeants qu’il faudra expliquer et faire éventuellement bonifier par les populations avant tout commencement d’application.
Les mesures financières permettraient l’assainissement définitif et l’homogénéisation économique progressive de l’Europe.
Le remboursement des prêts suivant un planning décidé par elle est probable même s’il provoque un déchaînement du Libéralisme.
L‘impôt proportionnel à la richesse de chaque zone géographique de l’Europe (cadastre rendu opérationnel; prélèvement effectif de l’impôt, au besoin, à la source…) et la Redistribution supra-nationale de son produit, dans le cadre d’une politique de développement du territoire européen, s’inscriront dans la logique de l’Unification.
Des Aides avancées par les zones assainies aux zones appauvries, avec contrôle du respect de leur utilisation, seraient remboursées par ces dernières, suivant un grand étalement (cf l’aide américaine à l’Angleterre pendant la guerre 39-45).
Une organisation de secours aux plus démunis sera inévitable pendant toute la période où des mesures de rétorsion seront infligées à l’Europe.
L’organisation Politique comprendrait un chef d’Etat, son gouvernement, un parlement et une constitution basée sur l’Humanisme et une authentique Démocratie (celle dont M. Sieyès ne voulait pas). Ainsi elle aurait l’autorité -par la respectabilité– de faire accepter une unification (financière, sociale). Les expériences d’unification de la France et de l’Italie ainsi que celle de réunification de l’Allemagne, que personne ne songerait à remettre en cause, devraient être très précieuses.
Les aspects Humains consisteraient à faire comprendre aux différents Peuples qu’aucun n’est supérieur aux autres et ne peut se passer d’eux, qu’ils ont tous leur génie propre et que leur réunion va permettre de les conserver et d’en tirer profit sur le plan Humain, par exemple en s’inspirant du sens de la respectabilité britannique, de la discipline germanique, de la richesse artistique italienne, de l’esprit philosophique grec , du sens de l’équilibre français…
Ce devrait se faire aisément car, dans le blog, à la catégorie Humanisme, nous avons justement vu que les Citoyens pouvaient développer toutes les ressources imaginables si on leur donnait le temps et les raisons précises de le faire.
C’est alors que s’établira une véritable Paix qui sera en quelque sorte la récompense offerte à tous ces Peuples d’avoir consenti autant de sacrifices pour l’Unification. Dans ce contexte, le recours à l’Espéranto serait à oser!
Les citoyens eux auront à créer leur association pour veiller à la bonne marche démocratique comme cela est souligné plus avant.
Elle s’appuiera sur ses nombreux correspondants pour produire des rapports très documentés sur l’état des Peuples avant, pendant et après la levée de bouclier du Libéralisme.
Elle s’assurera de la réalité qualitative et quantitative de la constitution d’un Programme d’approvisionnement alimentaire, de constitution d’une réserve monétaire, énergétique et industrielle capable de supporter un long blocus qui serait décrété par le Libéralisme. Les exemples ne manquent pas dans l’Histoire.
Elle exercera toute sa pédagogie pour expliquer l’intérêt absolu des mesures financières et politiques très dures, conséquences de la négation des volontés populaires par le Libéralisme. Le but est double: garder la confiance de la Population et ne donner aucune opportunité à la Politique de changer de cap.
Elle veillera, comme indiqué plus haut, en permanence à ce que la détermination politique s’accompagne de communication bilatérale avec le Nouveau Peuple et ne conduise pas à un Régime Totalitaire.
Enfin elle mettra toute sa conviction dans la promotion d’un Humanisme Européen.
Amalric Eulsaur
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