Vous fréquentez depuis toujours le même milieu homogène et êtes imbibé de ses idées au point de subir une sorte d’inhibition. Pour vous déplacer vous vous documentez dans des catalogues conseillés par les vôtres : vous faites donc rarement des rencontres que vous diriez « mauvaises » alors qu’il faudrait dire « instructives ».
C’est une des raisons pour laquelle les citoyens n’interpellent pas les pouvoirs.
Je parle sereinement de cette situation à laquelle je n’aurais jamais échappé si des impératifs professionnels ne m’avaient pas conduit à partir vivre, avec assez peu de repères, à l’étranger.
Lorsqu’ils ont voulu savoir, le Pouvoir les a découragés en invoquant le secret religieux, la complexité scientifique, la complexité financière, le secret d’état et, maintenant, le secret commercial.
C’est ainsi que les seuls milieux autorisés ont orienté les citoyens sur l’idée de Vérité pour mieux dire qu’elle n’existait pas. C’était le meilleur moyen pour eux de décourager le pays. Ils auraient dû au contraire pousser les citoyens à cultiver leur Lucidité, leur Bon Sens : ceux-ci pourraient en effet non pas permettre de découvrir la Vérité mais les Priorités.
Les citoyens auraient ainsi constaté que les politiques ne s’attaquaient qu’aux priorités immédiates et auraient pu leur faire remarquer qu’en identifiant les priorités à moyen et long terme ils diminueraient le nombre et la pression des premières priorités et feraient disparaître cette apparente complexité.
D’ailleurs, les actes du Pouvoir qui étaient proclamés semblaient signifier aux citoyens qu’il « agissait pour leur bien » jusque dans leurs actes personnels.
Pourtant, cette substitution aurait dû conduire les citoyens à se demander si leur Liberté n’était pas menacée à terme et s’ils n’étaient pas dans la situation du Petit Chaperon Rouge face au Loup Déguisé en sa Mère grand de la Fable ! (excusez-mon parti pris pour la dérision).
Ces mêmes Citoyens auraient alors commencé la tâche de détection des méfaits et laissé leur traitement final à la Justice et au Corps Électoral tout entier.
Même lorsque plusieurs clans se disputaient le pouvoir, ils étaient unis face au peuple: si l’un d’entre eux dénonçait les difficultés ce n’était que momentanément, le temps d’accéder au Pouvoir.
Ces trente dernières années les principaux clans se sont succédé aux responsabilités quand ils ne les ont pas partagées. Ils ont tous déclaré normale la marche du Monde. La dénoncer maintenant équivaudrait à quitter le Pouvoir.
Les dirigeants des pays ont toujours cherché à faire du profit aux dépens de leurs voisins. Lorsque les abus n’étaient plus supportables pour la victime, une guerre finissait par éclater et c’était un tel électrochoc que quelle que soit l’issue -statu quo, dépeçage ou absorption du camp faible- une période s’établissait pendant laquelle le pillage était remplacé par la réparation nationale ou la digestion des conquêtes. Parfois des progrès techniques apportaient même des profits de substitution pour les deux parties.
Mais un fait nouveau existe. En effet, pour continuer à profiter de leurs voisins, les pays dominateurs procèdent plus discrètement pour éviter que leurs abus déclenchent une guerre qui maintenant pourrait être nucléaire et détruire toute forme de vie humaine. Ils intensifient la guerre économique qui anéantit les faibles, par appauvrissement extrême mais sans verser une seule goutte de sang. De ce fait, les états dominateurs pensent accroître à l’infini leur profit. Ils se trompent comme ils ne l’avaient jamais fait: ils ne font qu’accroître l’intensité de l’exaspération, d’abord inconsciente puis explosive!
Encore moins qu’avant le Pouvoir ne peut dénoncer le processus qu’il a accepté de soutenir. Il se limitera à se protéger contre les risques encourus.
Les Citoyens sont donc les seuls à pouvoir sauver l’humanité, en dénonçant la crise et en travaillant pour que la Société revienne à des comportements solidaires donc à la Morale.
Ils la trouveront, en eux-mêmes, en coopérant à la présente catégorie (Morale, Humanisme et Sociale), en découvrant sur les nouveaux médias les informations non désirées par le Pouvoir et en coopérant à l’activité de l’Association Citoyenne quand celle-ci existera.
Les photographies, enregistrements et informations contradictoires sont la nouvelle expression du droit au savoir.
Il ne s’agit pas de « moyens déloyaux » et méritent mieux que d’entrer dans la catégorie « la fin justifie les moyens » si vantée par ailleurs par les Conservateurs de tous bords.
Voici deux exemples.
Une responsable politique agite devant la caméra deux documents qui, selon elle, ne contiennent pas les faits auxquels certains l’accusent d’être mêlée. Au moment de cette scène personne ne conteste. Plus tard, des professionnels retrouvent le contenu de ces deux documents, beaucoup moins clair que ce qui avait été suggéré devant la caméra. http://www.europe1.fr/politique/ecoutes-de-sarkozy-le-dementi-rate-de-christiane-taubira-1911735
Un reportage sur le Contrat de responsabilité parentale (CRP) de 2011 sur TF1 comportait le témoignage d’une mère de famille. La « voix de la raison » parfois mystérieuse s’est fait entendre et la chaîne de télévision fut obligée de reconnaître que le témoignage était un faux qu’elle n’avait pas détecté avant la diffusion.
http://archives-lepost.huffingtonpost.fr/article/2011/06/27/2534670_pernaut-s-excuse-en-direct-pour-le-faux-temoignage-dans-son-jt.html
La révolution internet comme celle de l’imprimerie, son aînée, va, n’en doutons plus, favoriser l’éclosion d’une grande démocratie.
Amalric Eulsaur
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