Je regrette de n’avoir pas plus de temps et de connaissance pour lire la grande littérature de tous les Siècles et de tous les Pays. C’est donc par hasard que j’ai trouvé ce livre « L’amie prodigieuse » d’E. Ferrante publiée chez Folio et le passage d’une discussion entre deux Jeunes italiennes pauvres.
Je n’hésite pas à vous le publier dans la mesure où superbement écrit il n’est pas loin des idées des Souverainistes du Monde Entier.
« J’ai vu que le matin il t’accompagne à la boutique »
« Parce qu’il m’explique ce qui s’est passé avant nous »
Elle revint ainsi à son thème de l’avant mais pas de la même façon qu’à l’école primaire. Elle m’expliqua que nous ne savions rien ni quand nous étions petites ni maintenant et que par conséquent nous n’étions pas en mesure de comprendre quoi que ce soit : tout dans notre quartier, chaque pierre, chaque morceau de bois, tout était là avant nous mais nous avions grandi sans nous en rendre compte, sans même jamais y penser. Et nous n’étions pas les seules. Son père faisait comme s’il n’y avait rien eu avant. Sa mère faisait pareil, la mienne, mon père, même Rino. Et pourtant, avant, l’épicerie de Stefano c’était la menuiserie de Peluso, le père de Pascuale. Et pourtant don Achille avait fait fortune avant. Et pareil pour la fortune des Solara. Elle avait fait le test avec son père et sa mère. Ils ne savaient rien, ne voulaient parler de rien. Rien sur le fascisme, rien sur le roi. Rien sur les injustices, rien sur les abus de pouvoir, rien sur l’exploitation. Ils détestaient don Achille et craignaient les Solara. Et pourtant, ils passaient outre et allaient dépenser leur argent chez les fils de don Achille comme chez les Solara et ils nous y envoyaient aussi. Et ils votaient pour les fascistes, pour les monarchistes, comme les Solara voulaient qu’ils fassent. Et ils pensaient que ce qui s’était produit avant c’était du passé et, pour avoir la paix fermaient les yeux alors qu’ils en faisaient partie, de ces choses d’avant et ils nous y maintenaient nous aussi et comme ça sans le savoir ils les perpétuaient.
« tout était là avant nous mais nous avions grandi sans nous en rendre compte, sans même jamais y penser »
Par respect pour l’autrice, j’extrais ces passages pour les mettre en relief :
« il m’explique ce qui s’est passé avant nous »
« tout était là avant nous mais nous avions grandi sans nous en rendre compte, sans même jamais y penser »
« Elle avait fait le test avec son père et sa mère. Ils ne savaient rien, ne voulaient parler de rien. Rien sur le fascisme, rien sur le roi. Rien sur les injustices, rien sur les abus de pouvoir, rien sur l’exploitation »
« Et ils votaient pour les fascistes, pour les monarchistes, comme les Solara voulaient qu’ils fassent. »
« Et ils pensaient que ce qui s’était produit avant c’était du passé et, pour avoir la paix, fermaient les yeux ».
« alors qu’ils en faisaient partie, de ces choses d’avant et ils nous y maintenaient nous aussi et comme ça sans le savoir ils les perpétuaient. »